LA VESSIE

Anatomie & Fonctionnement

La vessie urinaire est un organe musculo-membraneux situé dans le pelvis, responsable du stockage de l’urine produite par les reins avant son évacuation. Elle est localisée derrière le pubis, avec une position distincte chez les hommes (devant le rectum et au-dessus de la prostate) et chez les femmes (devant le vagin et sous l’utérus). La paroi de la vessie se compose de plusieurs couches : la muqueuse interne tapissée d’urothélium, la sous-muqueuse de tissu conjonctif, la musculeuse formée par le muscle détrusor responsable de la contraction vésicale, et la séreuse, la couche externe partiellement recouverte par le péritoine. Une zone clé de la vessie est le trigone, une région triangulaire à la base de la vessie formée par les ouvertures des uretères et de l’urètre. Les sphincters urétraux interne et externe jouent un rôle crucial dans la rétention et la libération de l’urine.

Le fonctionnement de la vessie repose sur un équilibre entre le stockage et l’évacuation de l’urine. Lorsqu’elle se remplit, les récepteurs de pression dans la paroi vésicale envoient des signaux au cerveau, déclenchant l’envie d’uriner. En réponse, le muscle détrusor se contracte, augmentant la pression à l’intérieur de la vessie. Le sphincter urétral interne se relâche automatiquement, tandis que le sphincter urétral externe, sous contrôle volontaire, permet l’ouverture de l’urètre pour permettre l’évacuation de l’urine. Ce processus de miction coordonné est essentiel pour la vidange efficace de la vessie. Entre les mictions, les sphincters restent contractés pour prévenir les fuites urinaires, assurant ainsi un stockage sécurisé de l’urine.

Pathologies liées à la vessie

Les polypes de la vessie sont des excroissances anormales de tissu qui se développent à partir de la paroi interne de la vessie. Bien que certains polypes soient bénins, ils peuvent parfois évoluer en tumeurs malignes, conduisant au cancer de la vessie. Ce type de cancer est souvent lié à des facteurs de risque tels que le tabagisme, l’exposition à certaines substances chimiques, et des infections urinaires chroniques. Les symptômes incluent souvent du sang dans les urines (hématurie), des douleurs pendant la miction, et des besoins fréquents d’uriner. Le diagnostic repose sur des examens d’imagerie, la cystoscopie, et des biopsies. Le traitement varie en fonction du stade et de la nature des tumeurs, allant de la résection transurétrale des tumeurs de la vessie (RTUV) à la chirurgie, la chimiothérapie, et l’immunothérapie. Une surveillance régulière est essentielle pour détecter et traiter les récidives.

La dysfonction vésicale désigne un ensemble de troubles affectant la capacité de la vessie à stocker et évacuer l’urine correctement. Ces troubles peuvent inclure l’hyperactivité vésicale, l’incontinence urinaire, la rétention urinaire, et la vessie neurogène. Les causes sont variées et peuvent inclure des conditions neurologiques (comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson), des lésions de la moelle épinière, des infections urinaires chroniques, et des obstructions du tractus urinaire. Les symptômes de la dysfonction vésicale peuvent comprendre des envies fréquentes et urgentes d’uriner, des fuites urinaires, des difficultés à vider complètement la vessie, et des infections urinaires répétées. Le traitement dépend de la cause sous-jacente et peut inclure des modifications du mode de vie, des exercices du plancher pelvien, des médicaments, des dispositifs médicaux comme les cathéters, et, dans certains cas, une intervention chirurgicale. Une évaluation et une prise en charge précoces sont cruciales pour améliorer la qualité de vie des personnes affectées par ces troubles.

La cystite est une infection de la vessie souvent causée par des bactéries, principalement Escherichia coli, qui pénètrent dans l’urètre et atteignent la vessie. Cette infection est plus fréquente chez les femmes en raison de la proximité anatomique de l’urètre avec l’anus et de la courte longueur de l’urètre. Les symptômes de la cystite comprennent des brûlures lors de la miction, une envie fréquente et urgente d’uriner, des douleurs dans le bas-ventre, et parfois du sang dans les urines (hématurie). Le diagnostic est généralement basé sur les symptômes cliniques et peut être confirmé par une analyse d’urine. Le traitement standard consiste en une antibiothérapie pour éliminer l’infection bactérienne. Pour prévenir les récidives, il est recommandé de boire beaucoup d’eau, d’uriner régulièrement, d’adopter une hygiène intime appropriée, et, dans certains cas, d’utiliser des traitements prophylactiques comme des probiotiques ou des antibiotiques à faible dose.